Parmi les nombreuses activités exercées par les entreprises du secteur sociales, l’insertion socio-professionnelle représente l’activité principale. Le marché du travail est en effet loin d’être parfait. D’un côté, il y des candidats qualifiés et formés, qui ont généralement des perspectives de carrière cohérentes vis-à-vis du marché de l’emploi ; de l’autre côté, des travailleurs positionnés plus difficiles à employer et qui risquent d’être exclus du marché du travail. Les Entreprises d’Insertion Socio-Professionnelles sont apparues comme une réponse à l’incapacité des politiques traditionnelles de l’emploi à assurer la pleine intégration des publics éloignés par des problématiques spécifiques au marché du travail. Les atouts des Entreprises Sociales Inclusives découlent de l’expertise qu’elles ont accumulée au contact de ces publics éloignés de l’emploi. Elles ont conçu et expérimenté des méthodologies et des organisations appropriés afin de faciliter les parcours d’insertion tout en acquérant des connaissances spécifiques sur l’impact des divers freins et besoins y répondant selon le type d’activités professionnelle. Les Entreprises Sociales Inclusives sont ainsi capables d’identifier l’emploi le plus adapté au type de besoin spécifique en accompagnement à apporter. En outre, les Entreprises Sociales Inclusives ont intégré les composantes de la formation et de l’emploi de façon efficiente.
Grâce à une formations en situation de travail appropriée qu’elles dispenses, les Entreprises Sociales Inclusives accompagnent les publics en insertion professionnelle à surmonter leurs freins et facilitent ainsi leur insertion dans l’emploi par des activités qui leur permettent d’obtenir un salaire comparable à celui des employés en poste On peut considérer que les Entreprises Sociales Inclusives représentent un intérêt doublement rentable : en plus des biens et services commercialisables, elles fournissent des services d’accompagnement à l’intégration professionnelle. Pour ce faire, elles ont développé deux stratégies : la création d’emplois de transition en vue de soutenir l’insertion des publics les plus éloignés du marché du travail « traditionnel » et la création d’emplois permanents dans le cadre du projet WISE.
D’après les résultats préliminaires du projet B-WISE, le paysage des Entreprises Sociales Inclusives est extrêmement diversifié dans les 13 pays partenaires de B-WISE (Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, France, Grèce, Italie, Lettonie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Slovénie, Espagne) en ce qui concerne la taille, les secteurs d’activité, la variété des ressources employées, les typologies des bénéficiaires et les cadres juridiques.
En ce qui concerne les cadres juridiques, nous pouvons identifier trois groupes de pays :
- Un premier groupe de pays où les Entreprises Sociales Inclusives s’appuient principalement sur des formes juridiques existantes – telles que des associations, des coopératives, des fondations et des entreprises traditionnelles – qui n’ont pas été conçues spécifiquement pour le secteur de l’Insertion Professionnelle
- Un deuxième groupe qui comprend les pays qui ont légalement reconnu les Entreprises Sociales Inclusives soit par un statut spécifique, soit par un statut d’entreprise sociale, conçu pour légitimer un ensemble plus large d’entreprises sociales. Les statuts des Entreprises Sociales Inclusives ont une longue histoire, en particulier dans les pays de l’Europe centrale et orientale. C’est le cas de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Slovénie et de la Pologne, où des statuts spécifiques dont les racines se situent dans des initiatives développées dans les années 70. Le statut d’entreprise sociale est, à l’inverse, une tendance juridique assez récente.
- La troisième typologie inclut les pays qui ont reconnu les Entreprises Sociales Inclusives en ajustant des formes juridiques existantes. L’Italie a joué le rôle de précurseur en la matière en adaptant sa législation sur les coopératives en 1991 afin de reconnaître les coopératives sociales de type B. Cette initiative a ensuite été suivie par l’Espagne, la Pologne, la France et plus récemment la Belgique avec un système spécial d’accréditation pour les coopératives.
La reconnaissance juridique et politique des Entreprises Sociales Inclusives a des conséquences non-négligeables : dans les pays où elles n’ont pas été légalement reconnues, il est très difficile de trouver des données fiables. A l’inverse, dans les pays où elles ont été légalement reconnues, on dispose de chiffre sur l’importance de ces structures et leur impact sur le bien-être et le développement sont disponibles.
Les prochaines étapes du groupe de travail sur la recherche préparatoire B-WISE (WP1) comprennent une enquête en face à face visant à évaluer les manques en matière de compétences dans les Entreprises Sociales Inclusives (y compris les lacunes en matière de compétences numériques des différents professionnels du secteur); une enquête en ligne portant spécifiquement sur les lacunes en matière de compétences numériques; une analyse de certaines bonnes pratiques pour le développement des compétences (principalement numériques) et un certain nombre d’analyses transversales visant à évaluer la contribution et le potentiel des Entreprises Sociales Inclusives dans la lutte contre l’exclusion du marché l’emploi. Un rapport de recherche, basé sur les résultats de toutes les activités de recherche mentionnées ci-dessus, sera ensuite rédigé de manière à alimenter les activités de formation B-WISE en préparation.